• La parcelle sur le coteau

    Cette parcelle est celle qui était implantée historiquement.

    Partie historique

    Cette parcelle est plantée sur un coteau créé artificiellement lors de l'extraction de schiste pour la fabrication d'ardoises (la carrière a d'ailleurs été comblée d'eau pour former l'étang Saint Nicolas).

    Elle était plantée historiquement dans un cépage local : le GROLLEAU

    Il s'agit d'un raisin à peau rouge et chair blanche. Il servait à la fabrication d'un rosé d'anjou et d'un vin rouge en cuve béton (vin de table très fruité mais au potentiel de garde limité).

    A l'époque la parcelle n'était pas en terrasses comme aujourd'hui mais en pente (pas facile de la conduire techniquement!!).

    Le travail était difficile, réalisé par des femmes seules (arrivée des premiers ouvriers en fin 1942- 43). Tout était en pente, des terrasses étaient ébauchées avec des planches et des piquets.

    Les sœurs remontaient la terre au seau car le ruissellement des pluies provoquait un ravinement et le pourrissement des ceps qu’il fallait remplacer régulièrement.

    Lorsque l'ESA a arraché cette vieille vigne, elle a d'abord repensé l'organisation et faisant les terrasses qu'on voit aujourd'hui. Elle a ensuite décider d'y implanter du Chenin.

     

    Partie technique :

    La parcelle fait un peu moins de 0,4 ha.

    D'un point de vue agronomique, le schiste est quasi affleurant, la terre est donc peu profonde et très sableuse. Elle a donc un pouvoir de rétention en eau très faible. Pour ces raisons, il s'agit d'un terroir contraignant pour la vigne (vous verrez dans la parcelle des zones dans lesquelles la vigne est vraiment peu vigoureuse (peu de feuilles, grappes qui n'ont pas évolué à cause de la sécheresse). C'est finalement assez positif car cela induit que la vigne produit peu de grappes mais qui sont très concentrées en sucre et arômes => peu de rendements mais très qualitatifs.

    La vigne sur la parcelle est taillée en gobelets (trois départs de 2/3 bourgeons dans trois dimensions pour occuper tout  l'espace). Il n'y a pas de palissage comme on pourra le voir sur les autres parcelles.

    Les principales activités menées sur cette parcelle sont donc :

    -        la taille,

    -        les traitements pour prévenir des maladies (soufre et cuivre principalement),

    -        le désherbage mécanique pour éviter qu'il n'y ait trop de compétition entre la vigne et les autres plantes de la parcelle (si compétition => moins de nutriments pour la vigne ce qui diminue encore la vigueur et diminue donc la production de raisin)

    -        le rognage des sarments pour éviter que la vigne ne pousse trop

    -        la vendange

    Comme le raisin est qualitatif sur cette parcelle, nous le vinifierons directement en fût de chêne pendant 1 an de manière à obtenir un vin blanc sec de garde (type Savennières).

    Un challenge pour le futur sur cette parcelle va être de consolider les terrasses. En effet, elles risquent de s'aplanir de plus en plus avec l'érosion (d'autant que la terre, très sableuse, a tendance à ne pas bien tenir). Nous envisageons soit de les maintenir avec des étais en schistes soit de les enherber avec des espèces peu compétitives (les racines retiendront la terre dans les pentes, comme pour les dunes en bord de mer).

     

    En bas de la parcelle, contre le mur, vous pouvez observer une petite cabane. Il s'agit d'un système de pompage mis en place par la congrégation qui permet de puiser l'eau de l'étang et de le remonter jusqu'à un réservoir située dans un ancien pigeonnier (qu'on verra en montant sur la parcelle du haut). Ce réservoir sert de « château d'eau » puisqu'il est située sur un point culminant du terrain. L'eau, non potable, est ensuite réutilisée pour l'irrigation (pas de la vigne!)

     

    Lors du passage dans la parcelle, on peut prendre le temps d'expliquer la taille, de regarder les zones malades, belles, victimes de coulure, d'identifier qq plantes dans l'enherbement... On peut expliquer pourquoi on a arraché le rang le long du mur => pas de soleil, donc pas de raisin et chaud et humide donc nid à maladies comme le mildiou et l'oïdium ; le mur est également un super réflecteur de chaleur solaire si bien que c'est un endroit sensible : l'oïdium adore s'y développer. On peut aussi montrer les pièges à abeilles solitaires mis en place dans le cadre du protocole de suivi de la biodiversité au sein du réseau du MNHN.

     


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