• La petite parcelle plane tout en haut du coteau

    Partie historique :

    Cette parcelle n'avait pas de vigne jusqu'en 2000 et le travail d'encépagement de l'ESA. Historiquement s'y trouvaient les serres de l'abbaye dans lesquelles les sœurs préparaient les plants à repiquer dans le potager. Avant 2000 il était en fait prévu de replanter la parcelle en verger pour remplacer une partie des pommiers qui se situent à l'arrière du bâtiment principal. Finalement, l'ESA a planté en vignes et ces dernières ont été conservées.

    Toujours pour l'histoire :

    -        on peut voir la tour dans le jardin. Il s'agit du réservoir d'eau de l'étang qui permet d'arroser l'ensemble des parcelles (sauf le coteau). On retrouve d'ailleurs un point d'eau près des vignes. Il s'agit d'un ancien pigeonnier datant de Foulques Nerra (1020!), en ardoise, avec des niches qui présentent la particularité de communiquer entre elles par un « couloir » à l’arrière des niches. Les oiseaux pouvaient passer par ce couloir. Les fenestrions sont clos par des grillages afin d’empêcher toute colonisation intempestive par les oiseaux. Le prélèvement dans l'étang date d'un droit accordé à Foulques Nerra.

    -        On peut également parler du bâtiment en abandon pour le moment. A l'étage de ce bâtiment on peut voir qu'il n'y pas vraiment de murs mais des claire-voies. Si on montait à l'étage, on pourrait voir qu'il est rempli de fils à étendre le linge. L'ambiance est agréable car l'air passe sans pourtant faire de gros courants d'air. En fait il s'agit d'un séchoir à linges qui servait à l'époque où une partie du bâtiment principal était utilisé comme blanchisserie. La congrégation était en effet prestataire pour pas mal d’hôtels de la ville (nettoyage des draps...)

    -        derrière le mur de cette parcelle on peut apercevoir un bâtiment qui appartient également à la Congrégation. Il s'agit d'un logement (l'hôtellerie) pour les sœurs contemplatives.

    -        il est possible aussi de voir un ancien réservoir d’eau en laiton ( qui puisait sa source dans l’étang St Nicolas ), Il permettait d’arroser les vergers et potagers de sœurs.


    Partie technique
     

    Comme on peut le voir ici la vigne est conduite ici de manière différente en comparaison au coteau.

    La parcelle fait un peu moins de 0,1 ha.

     

    D'un point de vue agronomique, la terre est sableuse et plus profonde (certainement de la terre de remblais prélevée dans la carrière en contrebas comme c'est le cas de la parcelle de potager). 

    La vigne y trouve donc un contexte plus favorable à son développement. Elle y est plus vigoureuse. Il s'agit d'un terroir peu contraignant pour la vigne mais contraignant pour le vigneron. Il faut en effet essayer de diminuer cette vigueur pour éviter d'avoir une vigne trop poussante avec trop de grosses grappes.

    Le risque si on avait des grosses grappes en nombre c'est que ces dernières se toucheraient et seraient victimes de développement de moisissures avant d'atteindre la maturité pour être vendangées.

    De plus si on laissait pousser la vigne trop haut, les feuilles feraient trop d'ombre et empêcheraient le raisin de murir. Globalement, cette parcelle est peu ensoleillée (beaucoup d'arbres autour) => on a du mal à avoir du raisin qui arrive à pleine maturité comme c'est le cas du coteau.

     

    Finalement, on obtient sur ce type de parcelles des rendements plus importants mais peu qualitatifs. Nous avons donc décidé de valoriser cette parcelle différemment en produisant un vin plus adapté à ce type de raisin : un vin pétillant.

    En effet, pour ce type de vin, on cherche un raisin en limite de maturité (pas mal de jus, légèrement acide).

    Nous allons réaliser un pétillant naturel avec ce raisin.

    Le pétillant naturel est différent du pétillant dit « méthode traditionnelle ou champenoise ». Le principe est simple.

    - Le principe du pétillant dit « méthode traditionnelle ou champenoise » est de réaliser une fermentation en bouteille. Cette fermentation produit de l'alcool et du gaz (C02) qui est à l'origine des bulles du vin. Dans la méthode traditionnelle, on réalise une première fermentation du vin en cuve à partir du sucre naturel du raisin. Une fois que tout le sucre est converti en alcool, on réalise la mise en bouteilles en remettant du sirop dans le vin. La fermentation repart ainsi en bouteille et produit les bulles.

    - Pour le pétillant naturel, on commence la fermentation en cuve et on met en bouteilles en cours de fermentation (lorsque le taux de sucre résiduel arrive à une valeur bien précise). La fermentation se termine ainsi en bouteilles à partir du sucre naturel (d'où le nom : pétillant naturel). L'avantage de cette méthode est qu'elle permet de gagner du temps car le vin peut-être bu 6 mois après la vendange.

     

    La vigne sur la parcelle est taillée en cordon royat (deux tiges sur lesquelles on laisse partir une dizaine de bourgeons en tout). Ici on peut voir que le palissage a bien lieu.

    Les principales activités menées sur cette parcelle sont donc :

    -        la taille,

    -        le palissage,

    -        les traitements pour prévenir des maladies (soufre et cuivre principalement),

    -        l'effeuillage (pour faciliter le murissement, éviter les maladies souvent sensibles aux UV et permettre aux produits de traitement de bien atteindre les grappes)

    -        le désherbage mécanique pour éviter qu'il n'y ait trop de compétition entre la vigne et les autres plantes de la parcelle (si compétition => moins de nutriments pour la vigne ce qui diminue encore la vigueur et diminue donc la production de raisin)

    -        le rognage des sarments pour éviter que la vigne ne pousse trop

    -        la vendange

     

    Cette parcelle se situe juste à côté du parc de la Garenne. On a donc parfois des visiteurs originaux : les paons du parc. Ca peut paraître amusant mais c'est très embêtant car ils aiment beaucoup le raisin et mangent tous les grains lorsque le raisin mûrit... On est obligé de protéger la vendange avec des filets. Les paons ne sont pas nos seuls ennemis à ailes. Les étourneaux sont également un vrai souci car responsables de pertes de rendement parfois importantes...

     

    Dans le fond de la parcelle, il y a un petit local qui sert de local phytosanitaire. Tous les produits de traitement y sont entreposés ainsi que le matériel de traitement et de désherbage. C'est une obligation d'avoir un local séparé pour y entreposer tous les produits de traitement.


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